Plan de relance de l’économie par le soutien à la production intérieure
Depuis mars 2020 la planète subit une crise sanitaire sans précédent qui bouleverse l’ordre économique et social mondial. La Nouvelle-Calédonie n’y a pas échappé et a dû se résoudre à fermer ses frontières dès le début de la pandémie. En septembre 2021, le pays a perdu son statut de Covid-free et est entré dans une troisième période de confinement strict. Déjà mise à mal, l’économie calédonienne ne s’en relèvera pas sans des changements majeurs.
Si la période 2003-2011 a été marquée par un boom de croissance, liée à la construction des deux usines métallurgiques, depuis 2012 :
- LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE CALÉDONIENNE EST PARTICULIÈREMENT DÉGRADÉE.
Cette détérioration n’est pas liée à la fin des grands chantiers métallurgiques. Elle est plus grave dans la mesure où l’économie n’a pas retrouvé son rythme d’avant boom :- L’économie connaît une crise de croissance. Alors qu’elle était en moyenne de +3% et de +4% pendant le boom économique, elle n’est plus que de +0,8% en moyenne. Puis elle sera en récession à partir de 2018, soit depuis 4 ans maintenant.
- La création d’emplois est en panne. Sur les 9 dernières années, seuls 981 emplois ont été créés, soit une croissance de 0,2% par an, tandis que l’économie générait en moyenne 1 448 emplois par an avant le boom, soit un taux de création de 3% par an. Depuis 2016, le secteur privé a même perdu 1 379 emplois alors que 3 500 jeunes en moyenne arrivent chaque année sur le marché du travail.
- Les cotisations sociales s’essoufflent. De 2012 à 2017, les cotisations ont augmenté en moyenne de 2,8% quand, avant et pendant le boom elles augmentaient de plus de 8% par an. Ainsi entre 2012 et 2017, les cotisations ont progressé de 13,2 milliards de Cfp quand les dépenses ont augmenté de 32 milliards.
- Le rendement de la fiscalité s’effondre malgré la création de nouveaux impôts. Alors qu’avant le boom la fiscalité progressait en moyenne de 7,4% par an et qu’elle évoluait de plus de 9% pendant le boom, elle est depuis 2012 en recul en moyenne de -1,1% par an. Entre 2012 et 2019, soit avant la crise sanitaire, la fiscalité a reculé de 9,8 milliards, soit de 5,5%.
- LE DÉFICIT DU COMMERCE EXTÉRIEUR EST LA PRINCIPALE CAUSE DES DIFFICULTÉS CALÉDONIENNES.
L’économie calédonienne dépense plus vers l’extérieur qu’elle n’en retire de profits. - LE DÉFICIT DU COMMERCE EXTÉRIEUR EST RESPONSABLE DE L’EFFONDREMENT DE LA CROISSANCE CALÉDONIENNE :
L’importation pèse négativement sur le PIB et sur la croissance qui est alimentée par la consommation et l’investissement. - LE DÉFICIT DU COMMERCE EXTÉRIEUR EXPLIQUE POURQUOI LA NOUVELLE-CALÉDONIE N’ARRIVE PLUS À CRÉER D’EMPLOIS ET COMMENCE À EN PERDRE :
l’importation prive l’économie calédonienne d’emplois puisque par nature, un produit importé ne nécessite aucun emploi calédonien pour sa fabrication. - L’IMPORTATION NE PARTICIPE PAS AU FINANCEMENT DU PLUS GROS POSTE DE DÉPENSES DU TERRITOIRE :
elle prive l’économie calédonienne de cotisations sociales en la privant d’emplois. Or, 80% des dépenses de la protection sociale est financé par les cotisations sociales des salariés et des employeurs. - LA CRISE DE LA CROISSANCE IMPACTE NÉGATIVEMENT LES RECETTES FISCALES.
Quand l’économie n’a plus de croissance et qu’elle ne génère plus d’emplois, la fiscalité ne peut que stagner et s’avérer insuffisante par rapport aux dépenses qui continuent d’augmenter. - LE DÉFICIT DU COMMERCE EXTÉRIEUR EMPÊCHE TOUT REBOND, POST-COVID, DE L’ÉCONOMIE CALÉDONIENNE QUI EST ASPHYXIÉE.
Alors que l’économie mondiale a retrouvé le chemin de la croissance et que la France, qui a été beaucoup plus impactée par la crise sanitaire que la Nouvelle-Calédonie, table sur une croissance de 4% en 2022, aucun signe de redémarrage de l’économie n’est perceptible.
Face à ce contexte, les décideurs politiques mais également économiques et sociaux, doivent s’interroger pour apporter les bonnes réponses à la situation calédonienne qui a besoin d’unité et de développement. Au delà de la réforme de la fiscalité envisagée par le gouvernement pour pallier au manque de ressources fiscales des collectivités, il doit être associé un plan global, sans quoi la situation calédonienne continuera de se dégrader.
Face à ce contexte, la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie a travaillé sur un plan de relance de l’économie par le soutien à la production intérieure, qui reprend ses trois ambitions :
- repenser le modèle économique pour qu’il soit plus juste, plus autonome, plus endogène et plus durable, et le contrat social calédonien pour réduire les inégalités sociales.
- relancer la croissance par la régulation des importations pour fixer et conserver le bénéfice de la consommation des calédoniens et soutenir le rendement de la fiscalité.
- développer la production intérieure et notamment l’industrie manufacturière par le soutien à sa compétitivité pour relancer la création d’emplois et les recettes sociales.
Ce plan liste 21 actions concrètes dont les principaux objectifs sont de :
- restaurer la confiance ;
- développer la production intérieure ;
- relancer l’investissement et la création d’emploi ;
- favoriser l’innovation ;
- soutenir la transition numérique et écologique ;
- améliorer la compétitivité.
Selon les estimations réalisées par la FINC, ce plan pourrait générer en matière de retombées économiques :
- 37,5 milliards de richesses, soit 3,5 points de croissance
- 4 450 emplois directs
- 18,2 milliards de rémunération
- 8,2 milliards de cotisations
- 12 milliards de fiscalité
Les retombées économiques sont calculées sur 100 milliards de consommation transférés, de l’importation à la production locale. Les calculs ne tiennent pas compte des retombées indirectes et induites notamment en matière d’emploi et de fiscalité qui seront tout aussi importantes.

Nos documents
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pdf FINC - Ambition 2030 - Plan de relance de l’économie calédonienne par le soutien a la production intérieure - Janvier 2022Publié le 11 février 2022 - 28.32 MB - 584 téléchargements